commentaire | Dans un contexte général caractérisé à la fois par la dépopulation et une forte mortalité infantile, la IIIe République manifeste dès ses débuts une volonté politique sans précédent envers la protection de l’enfance. Entre 1874 et 1923, environ 800 enfants sont admis à l’Assistance publique dans les Basses-Alpes, un effectif restreint lié principalement à la faiblesse démographique de ce département rural et montagneux du sud-est de la France. Il s’agit le plus souvent de nouveau-nés abandonnés par leur mère célibataire, victime de l’opprobre social, mais on admet également des orphelins pauvres et des enfants légitimes négligés ou maltraités. Dès leur admission, les enfants sont placés dans des familles nourricières. Vers treize ans, garçons et filles sont en général placés à gages en domesticité. Si la situation globale des pupilles s’améliore indéniablement au cours de la IIIe République, la stigmatisation dont ils sont l’objet apparait flagrante, et un certain nombre d’entre eux demeurent taraudés par le désir de percer le secret de leur histoire. |