commentaire | Si, pour Hennebont, les années 1660 et 1780 sont marquées par une érosion de l'activité commerciale maritime, cette forme de déclin s'inscrit dans un phénomène bien plus vaste de déclassement progressif des petits ports de fond d'estuaire ; dans le cas présent il s’opère au profit de la nouvelle voisine Lorient. Toutefois, celle-ci, apparaissant de prime abord comme une concurrente, peut être également source d'opportunités, fournissant du travail à la main d’œuvre locale et de nouveaux débouchés commerciaux, avec la captation d'une partie des produits traditionnellement exportés (bois, produits alimentaires...). D'autre part, des liens unissant Compagnie des Indes et artisans locaux s'établissent (fourniture de clous ou d’ustensiles en étain par exemple). Les négociants hennebontais savent également saisir les nouvelles opportunités que leur offre le commerce outre-mer ; s'ils gardent la main sur leurs activités traditionnelles, la Compagnie devient une nouvelle interlocutrice qu'il est intéressant de satisfaire et offre des opportunités d'investissements lucratifs. Prenant en main les destinées d'Hennebont, à travers la Communauté de Ville transformée en caisse de résonance de leurs intérêts, ils lancent une politique de grands travaux, permettant au port de devenir un outil plus efficace et jettent un nouveau regard sur la ville. Ouverture au monde et influence de la ville voisine ont des incidences sur la vie quotidienne de la population à travers la consommation de nouveaux produits, les métiers, la circulation des idées et des techniques notamment de soins, favorisant également la présence de minorités. |